Protection des pieds

PRINCIPALES NORMES QUI RÉGLEMENTENT LES CHAUSSURES DE SÉCURITÉ

Il est important de connaître les normes pour comprendre les protections des chaussures de sécurité.

Il existe une multitude de normes qui régissent les chaussures professionnelles. Qu’elles soient nationales ou internationales il est important de les connaître lorsqu’il s’agit de choisir un modèle pour s’équiper ou munir ses équipes.

La première distinction concerne le type de chaussures : chaussure de sécurité, chaussure de protection, ou chaussure de travail. Chacun de ces 3 types de chaussures possèdent leurs propres normes et leurs propres catégories de protections contre les risques. Ainsi on peut connaître précisément quelles sont les protections qu’apporte chaque chaussure simplement en regardant leurs étiquettes.

Ces catégories sont déterminées pour grouper les protections les plus communément demandées, on va donc pouvoir les trouver un peu partout. Pour les travailleurs aux besoins bien spécifiques il existe une multitude de protections supplémentaires, en plus des catégories plus génériques, afin qu’ils puissent trouver précisément les chaussures de sécurité dont ils ont besoin.

La chaussure de sécurité : ISO 20345

Toutes les chaussures dont la catégorie commence par la lettre S (SB, S1, S2, S3, S4, et S5) sont nommées « chaussures de sécurité » et sont régies par la norme ISO 20345.

La catégorie SB

La caractéristique principale d’une chaussure de sécurité est qu’elle possède un embout de protection au niveau des orteils, aussi appelé coque. La norme ISO 20345 exige de la coque de protection puisse résister à un choc de 200 joules et une compression de 15 kilo newtons.

Dans le cas des chaussures, le joule sert à quantifier la force d’impact d’un objet d’un certain poids qui tombe d’une certaine hauteur. Pour donner un ordre d’idée, voici quelques exemples :

  • 200 joules c’est la force au moment du choc d’un objet de 20kg qui tombe d’une hauteur d’un mètre,
  • ou d’un objet de 200g qui tombe d’une hauteur de 100 mètres.

On ne travaille pas tous les jours sous une hauteur de 100 mètres, mais ça donne l’ordre d’idée qu’un objet très léger peut faire autant de dégâts qu’un objet beaucoup plus lourd, en fonction de la hauteur depuis laquelle il tombe.

Également la norme ISO 20345 indique que la coque d’une chaussure de sécurité doit résister à une compression de 15 kilos newtons, ce qui équivaut à la force de compression qu’exerce un objet de 1,5 tonnes posé sur le pied sans chute préalable.

La catégorie S1

En plus de ce que définit la catégorie SB, une chaussure de sécurité de catégorie S1 soit avoir :

  • l’arrière du talon fermé,
  • des propriétés antistatiques au niveau de la semelle d’usure afin qu’elle offre une résistance électrique comprise entre 10⁵ et 10⁹ ohms,
  • une absorption d’énergie d’un minimum de 20 joules au niveau du talon,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie S2

En plus de ce qu’offre la catégorie S1, les chaussures de catégorie S2 sont imperméables à l’eau.

La catégorie S3

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie S2, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

La catégorie S4

La catégorie S4 n’est pas une amélioration de la catégorie S3. La catégorie S4 fournit tout ce que la catégorie SB propose avec en plus :

  • une résistance électrique au niveau de la semelle d’usure entre 10⁵ et 10⁹ ohms,
  • une absorption d’énergie du talon de 20 joules,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie S5

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie S4, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

La Chaussure de protection : ISO 20346

Ce que l’on appelle « Chaussures de protection » sont les chaussures professionnelles dont la catégorie commence par la lettre P (PB, P1, P2, P3, P4 et P5).

La catégorie PB

C’est la norme ISO 20346 qui les définit et qui impose au minimum la présence d’une coque de protection qui résiste à un choc de 100 joules pour toutes les chaussures de protection.

Un choc de 100 joules équivaut à :

  • La force du choc d’un objet de 10kg qui tombe d’une hauteur de un mètre,
  • ou d’une objet de 2kg qui tombe de 5 mètres de hauteur.

De plus la coque présente dans les chaussures de protection doit résister à une force d’écrasement de 10 kilo newtons, ce qui représente un objet de une tonne.

La catégorie P1

En plus de ce que définit la catégorie PB, une chaussure de protection de catégorie P1 doit avoir :

  • l’arrière du talon fermé,
  • des propriétés antistatiques résistantes entre 10⁵ et 10⁹ ohms,
  • 20 joules d’absorption de choc au niveau du talon,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie P2

En plus de ce qu’offre la catégorie P1, les chaussures de catégorie P2 sont imperméables à l’eau.

La catégorie P3

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie P2, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

La catégorie P4

La catégorie P4 n’est pas une amélioration de la catégorie P3. La catégorie P4 fournit tout ce que la catégorie PB fournit avec en plus :

  • des propriétés antistatiques telles que la semelle d’usure possède une résistance électrique comprise entre 10⁵ et 10⁹ ohms.
  • une absorption d’énergie d’un minimum de 20 joules au niveau du talon,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie P5

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie P4, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

La Chaussure de travail : ISO 20347

Les « Chaussures de travail » appartiennent aux catégories qui commencent par un O (O1, O2, O3, O4 et O5) et ne possèdent pas de coque de protection des orteils.

La catégorie O1

La chaussure de travail de catégorie O1 doit avoir :

  • l’arrière du talon fermé,
  • des propriétés antistatiques telles que la semelle d’usure possède une résistance électrique comprise entre 10⁵ et 10⁹ ohms,
  • une absorption d’énergie d’un minimum de 20 joules au niveau du talon,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie O2

En plus de ce qu’offre la catégorie O1, les chaussures de catégorie O2 sont imperméables à l’eau.

La catégorie O3

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie O2, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

La catégorie O4

La catégorie O4 n’est pas une amélioration de la catégorie O3. La catégorie O4 fournit :

  • des propriétés antistatiques telles que la semelle d’usure possède une résistance électrique comprise entre 10⁵ et 10⁹ ohms,
  • une absorption d’énergie d’un minimum de 20 joules au niveau du talon,
  • une résistance aux hydrocarbures.

La catégorie O5

Fournit tout ce qui est compris dans la catégorie O4, avec en plus une semelle intermédiaire anti-perforation, et une semelle d’usure à crampons.

Normes complémentaires

En plus des catégories commençant par les lettres S, P et O, il est commun de voir les chaussures qui offrent des protections supplémentaires. Ces protections sont notées de une à plusieurs lettres additionnelles. Par exemple une chaussure de catégorie S1 qui posséderait une semelle intermédiaire anti-perforation sera notée S1 P. Voici les détails de toutes les protections additionnelles qui existent :

(P) Semelle anti-perforation

Indique la présence d’une semelle intermédiaire (située entre la semelle de marche et la semelle de confort) qui résiste à la perforation. La protection minimum exigée par la norme P doit résister à un clou enfoncé avec une force de 1,1 kilos newton, ce qui équivaut au poids d’un homme qui pèse 110 kilos, équipement compris, marchant sur un clou.

Les chaussures de sécurité S3 et S5, les chaussures de protection P3 et P5 et les chaussures de travail O3 et O5 possèdent une semelle anti-perforation.

(E) Absorption d’énergie par le talon

Indique que la région du talon doit résister à un choc d’un minimum de 20 joules.

Les chaussures de sécurité S1, S2, S3, S4 et S5, les chaussures de protection P1, P2, P3, P4 et P5 et les chaussures de travail O1, O2, O3, O4 et O5 possèdent la norme d’absorption d’énergie par le talon.

(A) Chaussures antistatiques

Cette norme indique que la semelle d’une chaussure doit fournir une résistance électrique comprise entre 100 kilo ohms et 1 giga ohm. Voir la page dédiée aux protections électriques pour plus de détails.

Les chaussures de sécurité S1, S2, S3, S4 et S5, les chaussures de protection P1, P2, P3, P4 et P5 et les chaussures de travail O1, O2, O3, O4 et O5 possèdent des semelles antistatiques.

(C) Chaussures conductrices

Indique que les chaussures sont équipées de semelles qui laissent passer la tension électrique vers le sol. La résistance de ces semelles doit être inférieure à 100 kilo ohm. Voir la page dédiée aux protections électriques pour plus de détails.

(I) Chaussures isolantes

Cette norme indique que la chaussure doit fournir une isolation électrique. C’est la norme EN 50321 qui indique les détails de l’isolation minimale des chaussures. Voir la page dédiée aux protections électriques pour plus de détails.

(CI) Isolation contre le froid

Indique la présence d’une semelle qui réduit la conductivité du froid. Voir la page dédiée aux protections thermiques pour plus de détails.

(HI) Isolation contre la chaleur

Indique la présence de semelles qui réduisent la conductivité du chaud. Voir la page dédiée aux protections thermiques pour plus de détails.

(HRO) Résistance de contact à la chaleur

Cette norme complémentaire concerne la semelle d’usure qui doit résister sans fondre au contact avec une surface à 300°C pendant 60 secondes. Voir la page dédiée aux protections thermiques pour plus de détails.

(FO) Résistance aux combustibles

Indique la présence de semelles qui résistent aux effets chimiques des hydrocarbures.

Les chaussures de sécurité S1, S2, S3, S4 et S5, les chaussures de protection P1, P2, P3, P4 et P5 et les chaussures de travail O1, O2, O3, O4 et O5 possèdent des semelles antistatiques.

(WR) Résistance à la pénétration d’eau

Indique que la chaussure entière résiste à la pénétration d’eau. Voir la page dédiée à l’étanchéité des chaussures de sécurité pour plus de détails.

(WRU) Résistance à la pénétration d’eau (tige uniquement)

Cette norme ne concerne que la tige (partie au-dessus du pied). Voir la page dédiée à l’étanchéité des chaussures de sécurité pour plus de détails.

Les chaussures de sécurité S2 et S3, les chaussures de protection P2 et P3 et les chaussures de travail O2 et O3 possèdent une tige résistante à l’eau.

(AN) Protection des malléoles

Indique la présence d’une protection contre les chocs au niveau des chevilles.

(M) Protection métatarsienne

Fournit une protection des chocs au niveau des métatarses (le dessus du pied)

(CR) Résistance à la coupure

Consiste par l’insertion d’un matériel de protection tout autour du pied, à l’exception de la coque, et sur une hauteur minimal de 3 centimètres. La résistance à la pénétration fournit par cette protection est la même que pour la norme P.

Matériaux

Il existe deux classes de matériaux pour tout type de chaussures de sécurité. La classe I définit que la chaussure peut être en cuir ou en tout autre matériau à l’exception des chaussures entièrement en caoutchouc ou en polymère ; et la classe II qui impose aux chaussures d’être entièrement en caoutchouc ou en polymère.

Les chaussures de sécurité S1, S2 et S3, les chaussures de protection P1, P2 et P3, et les chaussures de travail O1, O2 et O3 appartiennent toutes à la classe I. Les chaussures de sécurité S4 et S5, les chaussures de protection P4 et P5, et les chaussures de travail O4 et O5 appartiennent toutes à la classe II. Et enfin les chaussures de sécurité SB et les chaussures de protection PB peuvent exister dans tous types de matériaux.

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